Entretien des talus-murs

L'entretien d'un talus-mur éboulé se fait en démontant les pierres de façon à obtenir une ligne horizontale, à partir de laquelle la reconstruction repartira. Celle-ci se fait en reprenant l'angle que faisait à l'origine le mur avec le sol, et ce même si cela crée une fracture entre la partie reprise et la partie adjacente :

Ce point est important, car il conditionne la stabilité de la construction, face à la poussée de l'eau.

Les principes d'une bonne limousinerie (construction d'un mur à l'ancienne) s'appliquent, mais les boutisses (les pierres qui pénètrent profondément dans l'épaisseur du mur) sont essentielles pour assurer la stabilité, elles seront par conséquent très largement privilégiées aux paneresses (les pierres de parement), surtout dans le cas d'un talus à un parement adossé à un terrain. Le mortier n'est autre que de la terre argileuse humide, n'allons pas imaginer une construction à chaux et à sable, ça ne serait plus un talus, et les arbustes ne pourraient pas plonger leurs racines en profondeur !

Quant à l'orientation du parement, en cas d'un mur pentu (section trapézoïdale), le parement doit "regarder le ciel" (exception à la règle !) ; si le mur est à l'aplomb, le parement doit, comme en limousinerie, légèrement regarder le sol ou être à l'aplomb. En tout cas, il faut être en harmonie avec le reste du talus existant.

Dans le cas d'un mur fortement soumis à l'eau, il est nécessaire que les pierres se touchent directement, (contrairement à la règle d'une bonne limousinerie, dans laquelle les pierres ne doivent jamais se toucher directement !) L'eau fait son travail de sape, et la terre ou l'argile finit par s'en aller...