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Une matinée a suffi à Pascale Kerambrun (2ème à partir de la droite) et à ses amis pour végétaliser les 250 mètres de talus, érigés quelques mois plus tôt.
Une longue allée bordée d'arbres amène à la ferme de Pascale Kerambrun. Des oies, un dindon, une chèvre accueillent le visiteur en fanfare.
La ferme de l'allée verte semble figée dans le temps et c'est la volonté de Pascale, « j'ai repris la ferme de mon père le 1er mai 2013 et je veux lui conserver son histoire, son âme ».
Quand elle s'est attelée à la remise en activité de l'exploitation agricole, les terres étaient en friche depuis 22 ans. Sur 14 hectares, elle souhaite pratiquer une agriculture naturelle, sans produits industriels. Elle s'est informée et a choisi ses plans en fonction de leurs propriétés naturelles à lutter contre leurs prédateurs.
Elle ne s'est pas tournée vers les filières ordinaires pour écouler ses produits biologiques et choisit le contact direct avec les clients, qu'elle préfère d'ailleurs appeler « mes amis. »
250 m de talus en 2014
Elle a adapté sa production de foin, de légumineuses, de céréales, de pailles, en proposant des tailles réduites et même de la vente au kilo. Pour maintenir l'esprit naturel de son exploitation, elle a décidé de reconstruire les talus détruits par une agriculture moins respectueuse des paysages. Elle sait aussi que les talus servent à l'amélioration de la qualité de l'eau et à limiter le ruissellement.
Avec l'aide de Jean-Pierre Le Leer, adjoint au maire, elle a contacté le comité du bassin-versant du Léguer. Son président, Christian Méheut, a été séduit par la démarche et a décidé d'encourager Pascale. Avec l'aide du comité, 250 m de talus ont été érigés en septembre 2014.
La terre nécessaire à l'édification du talus a directement été prélevée sur place, sans aucun recours à un apport extérieur.
Jeudi matin, tout était en place pour la phase finale de la réalisation. Sous un soleil printanier, Pascale, Jean-Pierre Le Leer, Christian Méheut, des amis, ont chaussé les bottes pour planter 200 arbres et arbustes, tous de variétés locales : chênes, châtaigniers, noisetiers et même des poiriers.
Pascale n'a pas déboursé un centime pour cette opération : le bassin-versant veut inciter d'autres agriculteurs à cette même démarche et propose une couverture financière totale de l'opération par le biais de Breizh bocage, de l'agence de l'eau, des conseils régionaux et généraux, de fonds européens et sur ses fonds propres.
Ouest-France du 8 mars 2015
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