Un certificat de qualification professionnelle « CQP ouvrier professionnel en pierre sèche » N2, vient d'être homologué par la Commission nationale (CPNE) le 4 mars 2010. Les artisans, Marc DOMBRE des Cévennes et Paul ARNAULT de Provence étaient montés le défendre à Paris le 18 février dernier. Le dossier avait été déposé par l'association « Artisans Bâtisseurs en Pierres Sèches » (ABPS) à l'automne 2009 avec le soutien de la FFB 30.
C'est un pas de plus à l'échelle nationale pour la pierre sèche ! Cette reconnaissance nationale d'un savoir-faire spécifique faisait partie des objectifs de bataille lorsque l'idée de création d'une filière professionnelle est née, il y a 10 ans, parmi ce noyau d'artisans rassemblés par le Parc National des Cévennes et la Chambre de Métiers et de l'Artisanat de Vaucluse.
C'est aussi la démonstration qu'un travail solidaire parvient à ses objectifs ! Dès la fin de la rédaction collégiale des règles de l'art, le "Guide de bonne pratiques de construction de murs de soutènement en pierre sèche" produit entre artisans et scientifiques de l'école nationale des travaux publics de l'état de Lyon (ENTPE), et avec la CAPEB nationale, l'association de professionnels ABPS avait pris l'opération en main. A leur action se sont jointes les associations de vauclusiens « Muraillers de Provence » de gardois « Confrérie des bâtisseurs en pierre sèche » mais également l'appui des suisses « Schweizerischer Verband der Trockensteinmaurer (SVTSM) » et des britanniques « Dry stone walling association (DSWA) ». Chacun a su apporter sa pierre pour bâtir dans l'échange et le partage, s'impliquer avec complicité et respect pour produire les outils indispensables à la reconnaissance de ce système constructif non industrialisable qui, pour être fiable, exige une rigueur de mise en œuvre bien spécifique.
Choisir la pierre sèche c'est contribuer au développement durable. Car si elle est ancestrale, cette technique entre aussi en résonance avec les préoccupations actuelles de lutte contre le réchauffement climatique, de gestion de l'eau, de préservation de la biosphère, du choix constructif par l'analyse du cycle de vie des matériaux, de valorisation des bâtisseurs, de valorisation des productions du terroir et d'attractivité des territoires.
L'aventure humaine continue. Il reste beaucoup à faire pour restaurer ces pratiques d'aménagement des bassins versants, pour l'agriculture, pour les murs qui accompagnent nos routes et nos chemins, dans l'esprit des directives de la loi paysage de 1993.
Pour plus d?information sur le CQP et les évaluations, contact Cathie O'Neill, animatrice des ABPS au 04 66 32 58 47/ 06 32 08 84 67 ou par email : abpscevennes AT orange.fr www.pierreseche.fr